Alors? J'apprends le birman ou pas?
Il y a quatre ans (déjà!), je me lançais - laborieusement - dans l'apprentissage du vietnamien. Avec des résultats, il faut avouer, mitigés : capable de me présenter et de négocier au marché, mais je n'ai jamais pu entendre la différence entre un ananas (dứa - ton montant) et une noix de coco (dù'a - ton descendant), ni de comprendre Madame Dung qui me racontait sa vie quand j'allais payer l'électricité.
Cet été, à l'annonce de notre mutation en Birmanie, je pris donc une grande résolution: je tirerai les leçons de ce semi-échec viêt., j'apprendrai vraiment le birman.
Première leçon : Commencer dès le début, et commencer par l'oral
Avant même d'avoir mis un pied dans mon nouveau pays, je m'attelais à regarder en boucle des leçons vidéo de birman : repassage, ménage, bronzage (vive les vacances en France!), tout était bon pour essayer de retenir les salutations d'usages, les jours de la semaine ou les nombres.
Sauf que je découvris assez vite que, comme pour le vietnamien, il me serait impossible de distinguer les sons sur une bande audio et que rien ne remplace l'immersion dans le pays pour prononcer correctement Mingalabar (bonjour) et Jesutembare (merci).
Moralité : il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, il m'a fallu un an pour distinguer les six tons du vietnamien, combien de temps me faudra-t-il pour reconnaître les trois tons birmans?
Spoiler Alert : au bout de 6 mois, je maîtrise parfaitement le Jesubaaaaaa (merci - style commun)
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Deuxième leçon : trouver un bon support écrit... s'il y en a !
Pour ancrer solidement mon apprentissage du birman, je résolus d'investir dans une bonne méthode de langues.
C'est à la Fnac que j'ai compris que les choses allaient être plus compliquées que prévu.
"Comment ça, il n'y a pas de méthode Assimil du birman? Un guide de conversation? Bon ... si vous n'avez que ça..."
C'est ainsi que je repartis avec un guide de conversation (format -petite - poche), deux guides de voyages et trois essais politiques. Heureusement, une fois arrivée à Rangoun, je trouverai une grammaire birmane en français chez une amie, et des posters alphabets et autres cahiers d'écriture pour enfants dans les rues Dowtown
Moralité: ne jamais négliger les ressources locales

Troisième leçon : du temps pour les cours de l'Institut
A Hanoï, l'Espace (Institut Français du Vietnam) dispensait des cours de vietnamien basiques mais efficace. C'est grâce à leurs deux leçons hebdomadaires - pendant un trimestre - que j'ai pu acquérir les bases essentielles pour survivre!
Je me suis donc tournée vers l'Institut Français de Birmanie: OUI ils dispensent bien des cours... en journée (c'est bien connu, la femme d'expat glande et est donc disponible toute la journée) ou le soir (c'est bien connu, l'homme expat peut compter sur son épouse et la nounou pour gérer bain, diner, dodo des marmots, et il peut prendre des cours le soir).
Mais comment font les Working Mom'expat?!
(Vous connaissiez peut être la contraction "Mom'preneuse", en voilà une nouvelle juste pour moi).
THE Challenge
Finalement, malgré toute ma détermination à m'investir dans l'apprentissage de cette nouvelle langue, le principal obstacle - absolument PAS anticipé - se révéla être ... mon nouveau travail !!
Pas facile de gérer l'installation, l'emménagement, la scolarisation de Choupinette, la prise de fonction de MariChéri et en parallèle, un nouveau poste à temps plein. Découvrir un nouveau pays et une nouvelle entreprise ; s'intégrer dans une nouvelle ville et une nouvelle équipe ; comprendre une nouvelle mentalité et m'adapter à de nouveaux process - tout en restant une mère bienveillante et une épouse qui prend soin d'elle - et caler en plus des cours de langues ?!
Bref, je ne suis pas Wonder Working Mom'expat, je me suis dit que j'allais attendre d'être installée, avant de reconsidérer la question.
Spoiler Alert: il est fort possible que ce même travail prenant devienne la cause et le moyen de ma persévérance dans l'apprentissage du birman.
La suite au prochain numéro!