L’hiver a fini par arriver à Hanoi, et un hiver bien rude !
Les températurs descendent en dessous de 1O°C, 5°C certains jours. Il a même neigé à Sa Pa (dans le nord) et à Ba vi (en périphérie d’Ha Noi), à quelques kilomètres de là. De mémoire d’Hanoien, on n’avait pas vu de la neige depuis 40 ans !
« Chérie, la semaine prochaine, je vais devoir aller à HCMC.
In petto : HCMC ??? Là où il fait beau et chaud, là où c’est l’été tous les jours ?
- Aucun problème, mon amour, et on retourne dans le Delta. »
Et la semaine d’après, nous revoilà devant l’échoppe du Minh Tam Bus.
Les sièges en cuir 70’s sont toujours là, le néon rouge et vert aussi. Les autres passagers du bus sont tout autant surpris que la dernière fois de nous voir là. Le bus est toujours confort, et en plus il a le wifi.
« C’est bien la peine d’inventer le TGV, quand on n’est toujours pas capable d’y avoir du réseau, alors qu’on peut avoir internet dans un pauvre bus au fin fond d Vietnam, remarque l’Homme. » Et le voilà parti dans ses emails. En attendant qu’il finisse et que nous puissions préparer nos vacances de Tet, je regarde le paysage, la route encombrée de bus, de camion et de scooters surchargés, et au fond les rizières vertes où paissent des buffles tranquilles.
Arrêt sandwich : téméraires nous osons un « Banh Mi Vit» sandwich au canard… qui ne restera pas dans les annales de la gastronomie vietnamienne.
Arrivée à Ben Tre, où le shuttle réglementaire nous attend pour nous amener au bout du chemin qui mène au Mango Riverside. Le chemin est toujours en dalles de ciment, bordé de palmiers et de cocotiers, de mares recouvertes de nénuphares et de plantations diverses et variées.

Panique au Mango Resort
Enfin arrivés à l’hôtel, c’est la panique : personne ne savaient que nous arrivions. On nous propose une suite à 59 USD
« Mais tu as bien réservé ?
- Mais oui, par booking.
- Mais tu as bien reçu un email de confirmation ?
- Mais ouiiii, la suite justement et à 47 USD… »
Nous finissons par récupérer notre « suite » : une chambre avec porte, fenêtre et salle de bain (au Vietnam, on ne sait jamais, ces détails méritent d’être précisés).
Piscine et farniente
Amélioration plus que notable depuis la dernière fois : la piscine est terminée, l’eau y est turquoise (enfin les carreaux de la piscine le sont), les transats autour invitent au farniente. Allongés nous contemplons le ciel bleu, les palmiers qui bruissent en se balançant doucement et toujours le Mékong qui coule imperturbablement.

Pizza et taxi-arnaque
Le soir, virée à Ben Tre pour retrouver la pizzeria de Madame Thuy, qui a apparemment déménagé pour un emplacement face à la rivière. Cette fois-ci nous prenons un taxi qui vient nous chercher. Taxi qui nous arnaquera « gentiment » en nous faisant faire le tour de la ville. D’où débat : « Faut-il se laisser arnaquer ? »
Arguments pour : l’arnaque reste d’un montant minime ; c’est bientôt Têt, il a besoin d’argent ; on ne va quand même pas se battre pour 1,5€.
Argument contre : y’en a marre de se faire arnaquer par des taxis qui vous font faire le tour de la ville, et en plus c’est très mauvais pour l’image du Vietnam : les touristes n’y reviennent pas à cause de ce sentiment perpétuel de devoir rester sur ses gardes. Beaucoup de Vietnamiens en ont conscience, mais pas les taxis apparemment.
Débat tranché par une constatation beaucoup plus importante : la pizzeria est fermée. C’est Madame Thuy elle-même qui nous l’annonce avec fierté : demain elle inaugure officiellement sa nouvelle adresse. Le nouveau lieu fait le triple de l’ancien, il y a toujours des tables carrées avec des nappes à carreaux rouge et blanc. Sur l’enseigne, ici aussi, un néon rouge et vert clignote « Pizzeria & Pasta Thuy ». Devant nos mines déconfites, Madame Thuy nous conseille gentiment un restaurant sur un bateau flottant.
Marché de nuit et bateau-resto
Dans la rue qui y mène, c’est le marché aux fleurs. Et en prévision de Têt, il est particulièrement fourni : arbre de têt (pêcher), bougainvillés tailllés en bonzai, bonzais géants ou microscopiques, œillets, il y en a de toutes les couleurs, on ne sait pas où mettre les pieds ni où tourner la tête.
Dans le moindre interstice dispoible, des vendeurs ambulants proposent des tongs, des peignes, des brochettes de saucisses ou des jus de sucre de canne.
Sur le bateau, le niveau sonore est à la vietnamienne : on entend la musique de loin ! Karaoké ou sono défaillante, difficile à dire … Nous dinons sur un des pont du bateau : l’air est frais, la nourriture aussi.
Les halls d'hôtel, un monde à part
En rentrant, nous rentrons par curiosité dans le hall des grands hotels sur notre chemin. Dans le premier, les équipes de VIB (une grande banque vietnamienne) fêtent le Têt. En Polo orange et en famille, les équipes se relaient sur scène pour chanter à tue-tête. Ils ont l’air de bien s’amuser. Sauf un qui s’est endormi dans l’entréee : tout rouge, il a du boire un peu trop de ruou (prononcer [zieu] - alcool de riz).
Dans le deuxième hôtel, nous montons sur le toit pour une petite glace. En attendant l’ascenseur nous avons le temps de lire les règles de l’hôtel : nous y apprenons que la prostitution et le commerce immoral y sont interdit. Toujours bon à savoir.
Dans le troisième enfin, nous nous affalons dans des canapés immenses, sous des lustres gigantesques, et commandons notre taxi du retour.
Balade pédestre nocturne dans le Delta (brrr....)
C’est un gros taxi 7 places qui ne nous arnaquera pas mais ne pourra pas s’engager sur le petit chemin en ciment. Nous faisons donc le dernier kilomètre à pied éclairé par un téléphone portable. Nous prions pour ne pas tomber dans l’eau, ne par marcher sur un serpent ou une autre bête réjouissante, et surtout, pour que tous les chiens du voisinage qui hurlent en nous entendant passer, soient bien attachés.
Arrivés à l’hôtel la grille est fermé. Nous appelons une fois, deux fois, trois fois. Le chien du voisin aboie comme un fou. Le portail est assez haut, mais nous commençons à nous poser sérieusement la question de l’escalader.
Finalement le gardien se réveille et nous dit en riant (jaune) qu’il regardait la télé… ; il avait plutôt la tête de quelqu’un qui s’est endormi devant la télé.
Cette nuit-là, dodo sous la moustiquaire, nous entendons tous les bruits de la nuit : bruissement de feuillage, coassements, vaguelettes du mékong, et ce bruit si particulier du silence ouaté de la nuit. Il nous semble dormir dehors.
Le plus dur dans un week-end, c'est la fin
Le lendemain, plouf dans la piscine dès le réveil.
Puis petit déjeuner le long du mékong. Comme la denière fois, œufs, pain et confiture, céréales (oui j’ai laissé les Frosties à l’Homme… les frosties,c’est pour les Hommes c’est bien connu).
Puis replouf dans la piscine.
Ai-je précisé que nous avions la piscine pour nous tout seul (ou presque) ?
Le plus dur est de refaire les bagages et de quitter ce paradis terrestre.
Le retour à HCMC se passe bien (sauf le taxi qui nous arnaque encore… mais c’est Tet). Reprise du débat. L’Homme fait remarquer au chauffeur que le Z n’est pas la ligne la plus droite pour aller d’un point à un autre, et quand on vient du sud ouest, il est étonnant d’arriver par l’est à l’aéroport. Contrit le chauffeur ne demande pas le remboursement du péage.
Dans l’aéroport c’est la folie.
L’Homme qui rentre par un vol Jet Star voit son avion décalé de plusieurs heures. On lui propose de prendre à la place un vol pour Hai Phong (le port à 4h de route d’Hanoi) mais qui sera dérouté sur Ha Noi à cause du mauvais temps à Hai Phong. L’Homme embarque pas très rassuré sur sa destination réelle.
J’embarque sur VietnamAirlines (non il n’y avait plus de places disponibles sur JetStar)
